Témoignage de Natalie Sauer et James Chung, co-fondateurs de MARCEL, l’application de rencontres littéraires
Depuis février 2025, Marcel est accompagné par 104factory, l’incubateur du CENTQUATRE-PARIS. Portée par Natalie Sauer et James Chung, cette application redonne à la lecture sa fonction la plus humaine : relier. Non par algorithmes, mais par conversation. Autour d’un livre, d’une idée, d’un auteur.
Natalie imagine Marcel à la sortie de ses études. Elle regrette les débats passionnés de la fac, ces instants où la littérature suscitait des liens. L’idée d’un outil pour retrouver cela l’accompagne longtemps. Puis, la rencontre avec James donne forme au projet.
Fraîchement sorti de l’univers de la tech, il est frappé par la force du verbe. « Quand Natalie m’a expliqué Kafka, j’ai eu la meilleure leçon de littérature de ma vie. » Il embarque, convaincu que cette expérience peut être partagée.
Faire de la lecture une rencontre

Lire ensemble, en vrai
Marcel n’est ni un réseau social, ni une app de rencontres. C’est un catalyseur de dialogues, conçu pour relier les lecteurs entre eux, autour de leurs lectures en cours ou souhaitées. En quelques clics, on trouve qui, près de chez soi ou en ligne, lit le même livre. On peut échanger par message, mais l’objectif est clair : se rencontrer.
Deux formats le permettent : les Marcel Clubs, cercles de lecture spontanés ; et les Heures vertes, sessions de lecture silencieuse partagées suivies d’un échange libre. C’est simple, accessible, et pensé pour tous les lecteurs — même ceux qui doutent d’en être.
Une autre idée de la technologie
Ce que propose Marcel, c’est une forme de technologie relationnelle. Une réponse douce à l’économie de l’attention, à ces interfaces qui multiplient les sollicitations tout en raréfiant les liens réels. James cite les chiffres : depuis 2013, le temps passé entre amis s’est effondré. L’année où les réseaux ont changé d’algorithme.
Natalie ajoute : « On veut créer une architecture numérique tournée vers la relation humaine, le plaisir intellectuel, et le vivant. » Leur positionnement est clair : ni nostalgique ni technophile, mais attentif à ce que la technique fait à nos gestes, à nos mots, à nos liens.
La lecture comme geste d’attention
Dans une société fragmentée, Marcel fait le pari que la lecture peut être un acte de lien. Pas une pratique d’élite ou un devoir scolaire, mais une expérience commune, sensible, partageable. Un moyen de se décaler, de questionner, d’entrer en conversation.
Et Marcel ? Le nom vient de Proust : La lecture est une amitié. Tout est là.

Pourquoi 104factory ?
Lorsque mon co-fondateur américain James a d’abord visité 104factory, ça a été le coup de foudre immédiat. Il ne pouvait pas croire que la France offre une telle structure pour ses jeunes pousses du secteur culturel, alors que très peu de solutions d’accompagnement publiques existent aux États-Unis. Nous sommes par la suite tous les deux tombés amoureux du lieu du CENTQUATRE-PARIS et de sa vitalité — qui surgit dans ce qui était autrefois une morgue ! Arriver au travail pour être accueillie par des acteurs en pleine repet’, des jongleurs ou des artistes de hip hop donne une énergie unique à votre journée. Il en va sans dire que la présence de la librairie de l’Arabesque était également un grand plus pour nous. Nous avons très bien été accueillis par son équipe et adorions y organiser des événements.
Enfin, en tant qu’ancienne journaliste environnementale, j’ai été séduite par les valeurs sociales et écologiques de 104factory. Le rêve de l’équipe de Marcel, c’est que le projet puisse ramener autant de monde à la lecture que possible, mais aussi qu’il se transforme en un nouveau forum pour échanger des idées, notamment sur les crises que notre époque traverse avec des clubs de lecture autour de ces thèmes. Nous savons que les liens du 104factory avec des institutions culturelles et investisseurs partageant cette mission aideront à faire passer notre appli du concept à la réalité. »
“104factory nous offre sans cesse des occasions pour présenter notre appli au monde, que cela soit à travers des salons (Open Factory, par ex), pour pitcher devant des investisseurs ou à des délégations d’entrepreneurs étrangers. Nous apprécions aussi l’esprit d’entraide qui reigne entre les entreprises incubées”