LEXIQUE #6 : l’immersion low-tech avec TADA! Immersive

En partant du concept d’immersion et plus spécifiquement d’immersion low-tech, TADA! Immersive nous parle de ses créations.

L’équipe 104factory a mené un entretien avec Alba Fleutot et Charlotte Valbrun, co-fondatrices de TADA! Immersive pour qu’elles nous donnent leur vision de l’immersion, de l’interaction, mais aussi de la création théâtrale.

Théâtre immersif

Quelle est la différence entre ce que propose TADA ! Immersive et le théâtre immersif classique ?

Alba : Il existe une première distinction entre le théâtre classique et le théâtre immersif : il s’agit de la posture du spectateur ou de la spectatrice. Dans le théâtre classique, le public est assis face aux comédien·ne·s qui performent tandis que dans le théâtre immersif, le public a la possibilité de se déplacer au milieu des scènes et des décors.

Charlotte : Avec le théâtre immersif, on amorce donc la destruction de la barrière qu’est le quatrième mur. Dans ce qui est produit et diffusé jusqu’ici, le théâtre immersif garde néanmoins une certaine distance avec les spectateurs car il s’agit systématiquement de scènes jouées que le public regarde de manière passive.

A. : Dans le théâtre que nous proposons avec TADA ! Immersive, nous essayons d’aller plus loin en rendant le public acteur et actif. Non seulement il va pouvoir se déplacer au milieu des décors et des scènes, mais il va aussi interagir avec les personnages de l’histoire, les comédien·ne·s, lui permettant ainsi d’influencer les scènes qui se jouent à un moment T et co-construire le scénario global.

Interaction

Quelle place accordez-vous à l’interaction dans vos créations ?

C. : Ce qui est vraiment important pour nous, c’est que les participant·e·s reprennent le rôle principal, et deviennent l’élément central de l’histoire.

A. : Parmi les différentes compagnies de théâtre immersif, nous sommes l’une de celles qui pousse l’interaction le plus loin. Nous essayons de ne jamais dire non au public, de toujours improviser avec lui et d’aller dans son sens. Nos comédien·ne·s sont des professionnel·le·s de l’improvisation, donc ils portent vraiment ces compétences pour aller au plus loin dans l’interaction.

C. : Remettre l’humain et l’échange humain au cœur de l’interaction, il n’y a rien de tel pour marquer les esprits. Nous sommes parties du constat qu’au théâtre, au cinéma, ou en lisant un livre, on regarde le personnage vivre son aventure. Nous avons voulu briser cela et faire en sorte que le spectateur ou la spectatrice devienne le personnage principal. C’est cette dimension-là que nous avons souhaité remettre au cœur de l’expérience du public.

Public

Quelle est votre intention envers votre public ?

C. : À travers nos créations, nous nous sommes beaucoup questionnées sur la question du libre-arbitre. Nous souhaitons montrer que les choix humains, même dans un univers fictif, ont des conséquences sur le déroulé de l’histoire. Nos créations redonnent donc une place de choix au public et lui permettent de se questionner sur son rapport à cette responsabilité.

Un autre aspect qui nous porte énormément est l’émerveillement : nous cherchons à créer des expériences avec une dimension régressive afin d’éveiller l’âme d’enfant de notre public. Nous cherchons à faire renaître l’émerveillement primaire, que l’on peut perdre en grandissant. Un enfant a souvent tendance à créer des jeux dans son imaginaire, à se mettre dans la peau du personnage principal avec les autres enfants. En grandissant, on devient plus passif et on cesse de se mettre en scène. Ressusciter ce jeu chez l’adulte et les émotions qui en découlent est une dimension qui nous motive beaucoup.

A. : Il y a donc deux pans principaux dans nos intentions. D’une part, nous souhaitons susciter des émotions chez le public à travers l’émerveillement. Puis, nous souhaitons mettre les participants au cœur de l’expérientiel et ainsi questionner leur rapport à la responsabilité. Ces deux aspects sont intrinsèquement liés car c’est finalement ce deuxième point qui, selon nous, permet de créer des émotions très fortes et de marquer le spectateur. Mis ensemble, ces éléments-là permettent de faire de cette forme de théâtre l’expérience la plus forte possible.

Low-tech

On constate une multiplication des expériences immersives ayant recours aux nouvelles technologies. Pourquoi avoir choisi de délaisser ces techniques ?

A. : Avec TADA ! Immersive, nous souhaitions recentrer l’expérience immersive sur l’échange humain qui a tendance à se perdre dans les expériences immersives technologiques, souvent trop solitaires. Le numérique est en effet rarement social. À travers nos expériences, nous souhaitons créer du lien entre le public et les comédien·ne·s mais également entre les participant·e·s. L’échange au sein du groupe de participant·e·s est une dimension très importante pour nous et qui n’est pas présente dans le théâtre classique.

Nous pouvons parfois faire appel à la technologie dans nos expériences, mais si technologie il y a, ce n’est qu’en très faible quantité et avec l’idée qu’elle soit au service de l’échange humain. Elle ne sert qu’à rendre possible l’échange, et à rendre plus intéressant et intense l’émerveillement.

C. : Pour que la technologie reste un outil au service de l’expérience, on tente de la cacher au maximum et non pas de la mettre en valeur comme on peut le faire avec un casque de VR par exemple. S’affranchir des nouvelles technologies permet également, selon nous, de rendre l’expérience plus réelle, l’outil venant parfois rompre l’illusion et entraver l’imagination.

Immersion

À quoi renvoie l’immersion pour vous ?

A. : Il y autant de manière de répondre à cette question que d’expériences immersives. Ce qui nous a motivé nous, et ce qui porte notre projet, c’est l’idée d’être plongé dans un univers, une histoire, et de déconnecter de la réalité le temps de l’expérience. Même si aujourd’hui on associe souvent le concept d’expérience immersive à la technologie, nous avons fait le choix de nous en passer car nous pensons que nous n’avons pas besoin de technologie pour immerger le ou la participant·e dans un univers. Être immergé, c’est finalement simplement être au cœur de là où se déroule l’histoire.

C. : L’interaction humaine participe grandement à l’immersion, de même que les comédien·ne·s qui racontent l’histoire et emportent le public avec eux. Elle est par ailleurs renforcée par l’importance que nous accordons à la scénographie (décors, costumes, son, lumière…). Pour nous, il n’y a rien de tel pour favoriser l’immersion que le tangible, le réel. Nous souhaitons garder une dimension réaliste dans nos expériences, bien qu’elles puissent être magiques ou fantastiques.

Découvrir TADA ! Immersive

TADA ! Immersive propose des pièces de théâtre immersif dont vous êtes le héros ou l’héroïne. 

Grâce à la participation de comédien·ne·s d’improvisation et d’une scénographie époustouflante, TADA ! Immersive vous transporte dans un autre univers.

Vous souhaitez mobiliser vos collaborateurs autour d’une expérience unique ? Mettre en valeur un lieu patrimonial ? 

Contactez-les ! 


Découvrir


Instagram


Linkedin