Rencontre avec Fanny Fortage, cofondatrice d’ENTER.black

Dans le cadre de la récente arrivée d’ENTER.black à 104factory, l’incubateur du CENTQUATRE- PARIS nous avons échangé avec Fanny Fortage afin d’en apprendre plus sur le projet, les ambitions et les motivations de l’équipe ENTER.black.

Qu’est-ce qu’ENTER.black ?

Fondé en 2019 par Titien Soardi et moi, ENTER.black est un collectif artistique dédié à la création de modules interactifs et d’expériences immersives sous la forme de boxs ou d’objets, à la manière de notre photomaton : le Métamorpheur, qui ajoute un micro-mapping personnalisable sur le visage.

Notre mantra c’est de jouer avec les nouvelles technologies en les rendant plus palpables : nous voulons les faire sortir des écrans en concevant des expériences multi-sensorielles. Elaborer une vraie vie phygitale.

“Notre mantra c’est jouer avec les nouvelles technologies en les rendant plus palpables […]. Elaborer une vraie vie phygitale.”

Pourquoi avoir choisi de vous tourner vers les créations lumineuses ?

Personnellement, je viens du milieu de l’audiovisuel, je faisais du VJing plus précisément alors j’ai une affinité avec l’image et les jeux de lumières.

Ensuite, lors d’un voyage au Japon j’ai visité le teamlab borderless à Tokyo qui m’a beaucoup inspirée. J’ai adoré l’interactivité des installations, très différentes des expériences similaires qu’on peut tester à Paris qui sont nettement plus contemplatives. C’est la raison pour laquelle j’ai eu l’envie d’amener cette proactivité de l’utilisateur au mapping que je faisais déjà sur le visage.

Titien était très motivé à cette idée également. De son côté il voulait mettre en place une boîte infinie, qu’on a mise au point et nommée Selfinity. Lui c’est un peu un bricoleur, il aime bien gérer le côté technique des installations lumineuses.

Quels sont les futurs projets d’ENTER.black ?

Pendant l’épidémie, nous avons eu l’occasion de faire une mise en lumière du Palais Galliera, qui a été diffusée pendant la nuit européenne des musées. C’est une visite du palais en vidéo qui suit une ligne blanche qui parcours les différents espaces du palais. Elle est accompagnée d’une bande son binaurale. La bande son est à la fois musique et bruits, qui accompagnent la ligne.

Le projet serait de le faire en présentiel avec des spectateurs. Nous souhaiterions prolongé l’expérience audio-visuelle dans le même lieu, au Palais Galliera, idéalement pour les Nuit Blanche 2022 mais on doit maintenant s’atteler à trouver des financements ou subventions pour mener à bien ce projet. Nous étudions également un partenariat avec l’IRCAM pour travailler sur la diffusion du son spatialisé.

L’idée c’est un parcours de 10/15 minutes où les visiteurs sont plongés dans le noir et privés de portable pour éviter toute triche. Ils doivent alors suivre la ligne lumineuse qui s’efface aussi derrière eux afin de visiter le Palais.

“Le final serait un jeu sur les persistances rétiniennes de la lumière.”

Le final serait un jeu sur les persistances rétiniennes de la lumière, en allumant de nombreuses lignes blanches simultanément pendant une demi seconde avant de replonger les visiteurs dans le noir et les laisser voir l’image rémanente de cette illumination soudaine.

L’autre projet, qui était le motif principal de notre incubation à 104factory est notre photomaton. On travaille actuellement sur la V2 de l’objet. La V2 signifie que le mapping facial va gagner en précision afin de suivre les mouvements du visage et sa forme, ne plus projeter dans les yeux, ne pas déformer les images…

Pourquoi avoir choisi l’incubateur 104factory ?

“Nous ne voulions pas être simplement des startupeurs clichés.”

La manière dont j’ai entendu parler de l’incubateur est un peu anecdotique, j’étais intéressée par une exposition au CENTQUATRE, c’est un lieu que je fréquente régulièrement et sur le site je suis tombée sur la page 104factory.

Sans consulter Titien, je fonce et fais la candidature. C’était parfait pour l’optique dans laquelle nous avions créé l’entreprise. Nous ne voulions pas être dans le cliché du startupeur. On reste un collectif artistique avant tout et être au CENTQUATRE nous permet d’envisager une expansion de notre domaine d’expertise, faire de la scénographie pour du théâtre par exemple, tout en faisant profiter les artistes de nos compétences.

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