Dans le cadre de la récente arrivée d’Artora à 104factory, l’incubateur du CENTQUATRE-PARIS, nous avons échangé avec Laura Largillet afin d’en apprendre plus sur le projet, les ambitions et les motivations de l’équipe d’Artora.
Qu’est-ce qu’Artora ?
Artora est une agence de médiation culturelle qui a pour spécificité de travailler avec des séniors dans des EHPAD, résidences séniors ou clubs seniors.
Nous proposons des conférences données par des étudiants spécialistes dans leur domaine. Cela permet d’entraîner la mémoire des séniors tout en leur faisant bénéficier d’une animation de qualité, intellectuellement stimulante et plaisante tout en permettant aux étudiants d’avoir un job étudiant formateur et utile.
Toute l’équipe fondatrice d’Artora est issue de l’Ecole du Louvre, pour nous il était important d’imaginer un projet autour de l’art et la culture.
“Nous avons pour volonté de créer un échange entre les générations grâce à l’art et la culture.”
Pourquoi avoir choisi de développer les échanges intergénérationnels ?
Le projet Artora est parti d’une expérience personnelle. Une des fondatrices, dont les grands parents étaient en EHPAD, avait constaté que l’offre d’activités dans ces établissements était pauvre et peu diversifiée. Dans le même temps, nous observions chaque jour les difficultés des jeunes à trouver des jobs étudiants qui soient correctement rémunérés et valorisables sur leur CV.
Nous avons donc choisi de répondre à ces deux enjeux. Aujourd’hui, nous permettons aux étudiants d’avoir un job étudiant bien rémunéré qui représente un atout pour le développement de leur carrière professionnelle.
“Grâce à leur expérience chez Artora, certains étudiants sont devenus guides conférenciers.”
Comment entrez-vous en relation avec les étudiants et les établissements ?
Nous nous faisons principalement connaître des étudiants grâce aux réseaux sociaux. Lorsqu’un étudiant postule nous faisons un premier entretien avec lui durant lequel il doit nous parler d’une œuvre d’art de son choix. Ensuite nous lui faisons répéter les conférences et nous le formons à s’adapter à son public. Enfin, pour la première conférence nous accompagnons l’étudiant sur place, c’est également l’occasion de nous assurer de la qualité du travail réalisé.
Notre interlocuteur privilégié au sein des EHPAD est le responsable des animations de l’établissement. Nous constatons qu’il y a une vraie demande de la part des établissements pour ce genre d’animations intellectuellement stimulantes qui créent un échange entre deux générations.
“Artora est aujourd’hui reconnue pour son travail et nous avons de plus en plus de demandes entrantes de la part d’EHPAD qui souhaitent travailler avec nous.”
Quels sont les futurs projets d’Artora ?
Nous allons développer notre offre envers les séniors en proposant d’autres types d’animations. Actuellement nous proposons principalement des conférences et des ateliers d’art plastique. Nous souhaiterions nous ouvrir à d’autres pratiques en proposant par exemple les services de musiciens, ou des animations autour de la réalité virtuelle ou du théâtre.
“Nous voulons faire entrer tous les arts au sein des EHPAD.”
A moyen terme nous voulons nous ouvrir vers d’autres publics, nous avons proposé beaucoup de contenus gratuits autour de l’histoire de l’art sur les réseaux sociaux pendant la crise sanitaire. Cela nous a permis de créer une communauté autour d’Artora et de proposer des conférences en visio, pour tous les publics, portant sur des sujets divers mais toujours liés à l’histoire de l’art.
Enfin, nous travaillons déjà avec des entreprises et nous souhaiterions développer cette offre. Nous pensons qu’il s’agit d’un marché intéressant pour Artora et que l’intérêt des entreprises est fort.
Quel est votre catalogue de conférences ?
Dès la création d’Artora, nous avions la volonté de faire un catalogue le plus large possible. Au début c’est nous, les fondateurs, qui faisions nous mêmes les conférences, on s’est donc naturellement orienté vers l’histoire de l’art car c’était un sujet que l’on maîtrisait. Désormais nous proposons aux étudiants de rédiger les conférences eux-mêmes, ils apprécient particulièrement ce travail de recherche et de rédaction qui est très formateur.
Aujourd’hui nous avons énormément de conférences sur l’histoire de l’art de la Mésopotamie à nos jours, sur les grands mouvements, les grands artistes… Nous faisons aussi beaucoup de conférences sur les pays du monde à travers un prisme historique et culturel. Dernièrement, nous nous sommes ouverts à d’autres thématiques comme la musique, la littérature, le cinéma ou le théâtre.
“Aujourd’hui notre catalogue compte plus de 250 références.”
Pourquoi avoir choisi l’incubateur 104factory ?
Personnellement, j’ai toujours beaucoup apprécié le CENTQUATRE-PARIS. Par ailleurs, à mesure que notre activité grossissait, il nous a fallu trouver de la place et des locaux pour accueillir notre équipe.
“Nous cherchions un incubateur culturel et le 104factory correspondait parfaitement à nos besoins.”
L’incubation à 104factory nous donne l’opportunité et la chance de pouvoir travailler avec d’autres entrepreneur.e.s culturels et d’être en lien avec les artistes qui fréquentent le lieu.
“Pour nous, l’incubation à 104factory va être l’opportunité de créer de nombreux partenariats dans les mois à venir.”
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